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 Tea [Angel]

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IrisJR
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IrisJR


Messages : 72
Date d'inscription : 22/03/2013

Tea [Angel] Empty
MessageSujet: Tea [Angel]   Tea [Angel] EmptyMer 24 Avr - 13:05


Résumé : One-shot. Et le vent souffle, souffle, souffle. Stoppera-t-il sa course un jour ? Attend-t-il d'arriver à destination ? De trouver ce qu'il cherche, lui aussi ? Et il pousse les nuages dans le ciel. Toujours plus loin. Et tu observes le ciel, encore, encore, encore. Parce qu'il n'y a que ça à voir, tout simplement. Là où tu es, les gens ne sont plus des humains...

Genres : Angst/Family

Rating : K+

Personnage : Angel

Également posté sur ffnet.


OBSESSION FOR A TEA FRAGRANCE

Et le vent souffle, souffle, souffle.

Stoppera-t-il sa course un jour ? Attend-t-il d'arriver à destination ? De trouver ce qu'il cherche, lui aussi ? Et il pousse les nuages dans le ciel. Toujours plus loin. Ils ressemblent aux nuages de lait que ta maman versait autrefois dans son thé. Ce thé amer, fort, piquant. Et fade en même temps. Ce liquide brûlant qui avait le goût de la vie. Cette vie que le feu a brûlée, brûlée, brûlée, laissant des cendres et une odeur de souffre derrière lui. Et toi maintenant, tu fixes les nuages. Dès que tu le peux. Que ce soit la nuit, le jour, qu'importe. Tu revois les reflets mordorés du breuvage, qui dansaient dans la tasse, telles des feuilles d'automne tombant sur le sol. Et dans le fin récipient en porcelaine immaculée, c'était les herbes, semblables à des coques fendues de bateau, qui voguaient paisiblement sur les sombres méandres de l'infusion.

Et tu observes le ciel, encore, encore, encore.

Parce qu'il n'y a que ça à voir, tout simplement. Là où tu es, le monde est gris. Les gens pleurent. Vous n'êtes plus des humains. Vous êtes des loques, des brisures, des lambeaux d'êtres humains. Et tu la revois, porter sa tasse blanche jusqu'à ses lèvres délicates. Tu te souviens du roulement dans sa gorge, de la course folle du thé dans son corps. Cette boisson dorée comme des biscuits sortant du four. Ces gâteaux secs, ces sablés que ta maman préparait, et qu'elle ingurgitait avec son Earl Gray. Et tu te souviens de ce biscuit rond, aux courbes délicates, qui a échappé d'entre ses doigts, comme pour s'enfuir, tomber sur le tapis du salon. Et toi aussi, tu aimerais t'enfuir... Retourner dans cette maison lumineuse, ou ta maman prenait le thé, tous les jours, à quatre heures.

Et les nuages s'enfuient, s'enfuient, s'enfuient.

Tu te rappelle de cette secousse, de ces cris. Tu te rappelle du liquide ambré qui s'est déversé sur la jupe parme de ta maman. Tu te souviens de cette tasse, claire comme les plumes d'une colombe, roulant sur le tapis, jusqu'en dessous de votre vieux canapé. Et ta maman s'est exclamée. Elle s'est levée... Et tu pleures lentement. Les larmes qui coulent sur tes joues sont amères, comme le breuvage ocre. Et elles tombent, tombent, tombent, sur le sol couvert de poussière de ta cellule. Pourquoi ? Pourquoi n'aurais-tu pas pus mourir ce jour là, toi aussi ? Les gouttes salées forment une flaque sur le sol, et tu te demande ce que tu as fait pour mériter cela. Ici… Tu es toute seule, perdue. Vous travaillez, sans relâche. Et si vous n'obéissez pas, vous êtes punis. Et les larmes redoublent d'ardeurs en pensant à votre vie. Quelle injustice ! Vous avez été arrachés à vos familles, arrachés à cette chaleur feutrée. Si tôt. Toi, toi qui n'es qu'une enfant, obligée de travailler ici pour tu ne sais quelle raison stupide.

Et tu pleures, pleures, pleures.

Ce qu'on vous a dit ? Que vous travailliez à créer un monde meilleur, que vous serez les premiers à goûter au fruit de vos efforts acharnés. Mais toi, tu t'en fiche, n'est-ce pas ? Tu veux seulement partir d'ici, retourner chez toi, revoir les yeux pétillants de ta maman, la voir prendre le thé encore et encore, inlassablement, sans s'arrêter. Et tu rêves de ces biscuits craquants, sucrés… Et tu t'illusionnes, tu espère, tu emplis ton esprits de tant de gourmandises pour oublier la réalité. Oublier ces corps, ces tas d'os à peine recouvert de peau, qui se serrent les uns aux autres, tels des chiens abandonnés au bord de la route. Leurs yeux sont ternes, malheureux, en quête de réconfort. Et tu veux oublier cette misère, cette inhumanité. Il y a ceux qui croient que leur travail sera récompensé. Et toi tu aimerais y croire, y croire, être comme eux. Tu aimerais serrer cet espoir contre ton cœur. Même si ce ne sont que des fous, des désespérés, des illuminés, pour croire à de telles bêtises. Tu aimerais être comme eux. Mais toi… Tu souhaite que ton âme s'envole là-haut, et qu'elle rejoigne le village paisible où on prenait le thé à quatre heures. Sauf que ton vœu est impossible.

Et tu revois ce village se consumer, se consumer, se consumer.

Tu te rappelles des flammes dansant dans l'azur du ciel, colorant les cieux d'une fumée noire, épaisse, irrespirable. Tu te rappelles de ta maman qui est sorti précipitamment de la maison, et de ce que tu as aperçu dans l'entrebâillement de la porte. Du sang, son odeur métallique, nauséabonde. Des morts, des horreurs. Et le feu, dévastateur. Qui engloutissait chaque maison les unes après les autres. Et cette peur indescriptible, cette incompréhension soudaine qui a enserré ton cœur lorsque maman est revenue près de toi, paniquée, a saisit ta main, t'a conduite au sous sol. Ton monde a basculé lorsqu'elle s'est penchée, collant ses lèvres imprégnées de parfum sur ton front. Ton cœur a tambouriné si fort lorsqu'elle t'a dit « Si quelqu'un arrive, caches-toi. Et s'ils te trouvent cours, va te mettre en sécurité, cours comme si ta vie en dépendait. Et quand il n'y aura plus personne… Pars, pars loin d'ici. » Et tu l'as regardé se redresser, se retourner, partir, sans prononcer un mot, sans lui poser une question, sans voir une dernière fois son regard. Et tu es restée prostrée dans un coin de la cave sombre, sans savoir ce qu'il se passait, sans désobéir à l'ordre impérieux de ta mère. Tu étais là, assise dans l'obscurité, perdue. Et tu te souviens encore de l'odeur de ta mère quand elle t'a embrassé. Cette odeur forte et amère, du thé qu'elle buvait. Et aujourd'hui encore, cette fragrance si particulière te poursuit dans tes pensées, jusque dans tes rêves.

Et maintenant ta vie est un cauchemar, un cauchemar, un cauchemar.

Tu as cessé de pleurer. Tu observe avec encore plus d'obstination cette unique fenêtre, petit carré bleu se découpant sur le mur gris de ta cellule. Tu vois une nuée d'oiseaux clairs comme la lune voler pour arriver à tu ne sais qu'elle destination. Et tu te souviens, toi aussi, cette course effrénée, juste après que ta maman soit partie, sans un au revoir, sans un « je t'aime ». Ils sont arrivés près de toi, ils t'ont trouvée. Alors tu as couru, couru, couru à n'en plus pouvoir parmi les décombres du village. Tu as inspiré la fumée, tu as contourné les cadavres, la peur au ventre. Sans faillir, tu as essayé de t'enfuir. Sans pleurer, sans détourner les yeux. Sans jamais t'arrêter, tu es allée le plus loin possible. Mais ils t'ont capturée. Et ton monde a basculé. Tu as versé une dernière larme silencieuse en pensant à ta mère, à son regard pétillant, à son sourire, à sa tendre chaleur.

Et la course folle des oiseaux continue, continue, continue.

Tu les regardes encore plus intensément, comme pour t'envoler toi aussi, prendre la place d'un de ces oiseaux. Et comme en réponse à ton souhait, lorsque les volatils passent là où est le soleil, une plume aussi blanche que les tasses de ta maman tombe sur ton visage mouillé de larmes. Une plume douce, rassurante. Tu la saisis, essuies tes joues humides. Tu la garde au creux de ta main, tu la serres très fort. Tu baisse la tête, sans plus regarder le ciel. Et tu jures. Tu promets de t'enfuir d'ici, de retrouver la liberté. Parce que maintenant, tu as trouvé. Et toi, ce que tu cherchais, c'était ce fol espoir. Et tels les oiseaux dans le ciel, poussés par ce vent joueur, tu souhaite t'envoler le plus loin possible. Comme un ange. Libre.

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Tea [Angel]
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